ArtyMagazine :
Le Rendez-vous de l'art engagé !
Le Street Art Tunisien : Une véritable culture !
La fresque de la liberté
Au lendemain de la révolution, les Tunisiens font chanter les murs de la capitale. En effet,sur le mur de l’ancien siège du RCD (rassemblement constitutionnel démocratique, ex parti au pouvoir) se côtoient graffitis, peintures, dessins…
Le ministère de la culture eut l’idée de rassembler des artistes, Tunisiens ou étrangers membres de l'association "Beyond Walls" (au delà des murs) pour réaliser une peinture murale de 130 mètres de long. Le mur est situé à l’entrée de Tunis, témoignant de l’importance de l’art dans la capitale.
Les graffitis de ce mur, perçus comme étant des messages pacifiques, exaltent les valeurs humaines. Les jeunes se défoulent, appelant à la liberté d’expression, et même à la légalisation du cannabis ! La symbolique derrière ce déchaînement est assez claire : Le mur qui, autrefois, était le refuge de la dictature et de l’oppression, transmet désormais un appel à la fraternité, à l’amour, et surtout à la paix.


Photos publiées par Kapitalis, 28 juin 2013
Le Mouvement Zwewla (démunis)
Au lendemain du 14 janvier, le mouvement « Zwewla» (démunis) est mis en place. Constitué de plus de 35 jeunes graffeurs tunisiens, originaires de différentes régions (Gabès, Sidi Bouzid, Sfax ou Tunis), ils taggent sur les murs des messages, avec l’espoir d’être un jour entendus. Les jeunes artistes taggent inlassablement le symbole « Z », signataire de ce mouvement.
Oussema Bouagila, fondateur de ce mouvement, veut véhiculer des messages pour obliger les Tunisiens à se réveiller. Leur principal sujet de dénonciation : Les classes sociales défavorisées et le manque de réaction de l’Etat par rapport aux démunis.
Oussema Bouagila raconte : "Nous croyons au changement, pour cela il faut que l'on change. Pour se distinguer, il faut innover et exprimer autrement ses revendications. Autrement que la violence. Nous nous armons des ustensiles que l'on utilise lors de notre travail de tagueurs et de graffeurs parce que pour nous, c'est la meilleure arme contre l'oubli des pauvres et du «zaweli» (le démuni), contre la répression et la brutalité."
Arrêté en novembre 2012 à Gabès pour avoir inscrit sur un mur « Les pauvres sont des morts vivants », ils ont été accusés d’avoir tagué sans autorisation des murs de bâtiments publics, de violation de l’Etat d’urgence et de diffusion de fausses informations. Finalement, les deux membres ont eu une amende de 100dt, et un non-lieu a été établi pour l’un d’entre eux.
Pour montrer leur objectif d’exercer leur art librement , sans répression ni tabou, les artistes ont vite réagit à cette arrestation : une campagne de mobilisation « Free Zwawla » a été mise en place et de nombreuses créations ont protesté contre l’arrestation de membres de Zwawla.


Jusqu'à quand resterons nous silencieux?
-Zwewla
Publié par Nawaat,13 septembre 2013
"Jusqu'à quand démunis?!!"
-Zwewla
Publié par Nawaat,13 septembre 2013