ArtyMagazine :
Le Rendez-vous de l'art engagé !
Ammar 404 ?
Ammar 404, c’est le surnom qu’ a donné le peuple tunisien à l’organisme dédié à la surveillance du web, vous vous souvenez le fameux
« error 404 not found » ?
Non non pas de panne ne vous inquiétez pas, c’était juste ce bon vieux ZABA qui vous empêche de lire le dernier article de « Libération » ou d’accéder à Wikipédia.
Et oui. Même le web était surveillé.
"Rayes Lebled" de El General
Pourquoi est-ce que même l'accès à internet était limité ?
Eh bien parce que c'est le moyen que choisissais les artistes pour partager leurs oeuvres et leur avis sur le régime corrompu qu'était le régime de Ben Ali :
Prenons pour exemple El General, ce rappeur tunisien était interdit de faire des concerts ou de sortir des albums. En tout cas en Tunisie.
C'est pour ça qu'il a decidé d'utiliser les réseaux sociaux comme tremplin afin d'exprimer son ressentiment envers le gouvernement.
El General, de son vrai nom Hamada Ben Amor, est considéré comme un des acteurs majeurs de la révolution tunisienne et sa chanson la plus célèbre "Rais Lebled" est considérée comme "l'hymne du printemps arabe" ("the song which became the anthem of the Jasmine Revolution" Time Magazine).
Grace à cette lettre ouvert qu'il partagera sur les réseaux sociaux, El General va réussir à se créer un nom, et deviendra de plus en plus populaire au sein du peuple tunisien.
Par ailleurs, l'arrestation que lui a valu sa chanson 3 jours seulement après sa publication sur les réseaux sociaux, sera reconsidérée par la police, au vu de la notoriété que le rappeur à acquis et grace aux maintes demandes et manifestations réclamant sa liberté.
Un pas de plus vers l'expression.
Dans le but de dénoncer les conditions de vie dans lesquelles une grande partie du peuple tunisien vit, Hamada Ben Amor adresse cette chanson au président Ben Ali.
Il dénonce l'implication de l'ex président dans les magouilles de l'Etat, l'accuse de passivité devant les problèmes auxquels sont confrontés la jeunesse tunisienne et étale l'Etat de corruption dans lequel se trouve le pays.

Photo publiée par "Ts Tuniscope"
Le 7 mars 2011
Un porte-parole.
C'est tout ce dont le peuple tunisien avait besoin, et ce même peuple a su réagir afin d'entamer une révolution - au moins du point de vue de la liberté d'expression - assurant ainsi aux générations qui suivraient la garantie de pouvoir s'exprimer sans crainte d'être opprimés.
C'est grace aux critiques comme Hamada, grace à des jeunes autant qu'à des personnes âgées que la Tunisie à réussi à relever un peu le voile opaque qui bloquait sa vision du monde, qui l'empechait de profiter pleinement des ressources qui lui étaient offerte par le monde.
Petit à petit le mur érigé autour de la population tunisienne et qui servait à la couper du monde s'est fissuré. Artistes en tout genres se sont échinés à travers leurs écrits, leurs caricatures, leur pièces, leurs pas de danse, leurs coups de crayons, à lézarder ce mur tant et si bien qu'il finit par s'écrouler.
C'est le pouvoir de ces artistes qui permettra bien de grandes choses pour l'avenir de la Tunisie. Cette Tunisie qui évoluera en même temps que cette nouvelle forme d'art, cet art engagé, au service de la patrie.
C'est grace à ces artistes engagés que nous pourrons voir se profiler une nouvelle Tunisie, se libérant de ses chaînes.